J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 8 août 2016

Comment va le monde avec toi


Les vagues giclent jusqu’aux lentilles striées du phare. La mer ne recule devant rien. Elle grossit à mesure que le soleil s’engouffre dans la ligne d’équateur qui la coupe en deux. On en reçoit des échos puissants. Des flots d’écume se déversent dans la lande. Les galets diffusent des bruits d’avion au décollage. La mer crie, transpercée de rayons.
Les grandes décisions se prennent en septembre, des murs de résistance s’arrachant face à la lumière sous-marine charroyée par la marée de l’équinoxe. Enroulées autour de couloirs d’air, les déferlantes ont dû passer par toute la gamme des nuances perceptibles par l’œil humain et d’autres que discernent les papillons, les chouettes, les abeilles avant d’arriver transparentes aux horizons de l’île hachée. Pour parvenir à un tel éblouissement, il nous faudrait danser, tournoyer sans reprendre sa respiration, se déshabiller jusqu’au souffle, poussière offerte au scintillement des flux, puis renaître sous la poussée d’un astre.

Laure Morali " Comment va le monde avec toi" (Editions Publie.net)
La photo a été prise lors d'une lecture de Laure Morali pour le festival des 7 lunes à Yssingeaux.

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